La rumeur nous rattrape

Se réveiller en forêt est un moyen sûr de respecter les consignes de distanciation physique.

Sur un terrain en pente, l’été tire à sa fin. La cime des arbres se gêne dans un brouillard matinal. Une rosée frisquette s’est étendue sur le sol et n’épargne aucun brin d’herbe.

Le chant des oiseaux est timide. Au loin, quelque part sur le Lac Baptiste, un huard vocalise son territoire. Dans ce coin boisé du centre de l’Ontario, les humains se font rares et se partagent la rumeur d’un ours aux alentours.

Sur ce lac onduleux aux multiples baies, le vent circule à sa guise et met du mouvement dans le paysage.

Les feuilles jaunes sont trop rares pour un diagnostic automnal; certains arbres ont simplement besoin d’eau. Le soleil brille de toute sa splendeur lorsqu’il atteint son zénith, et gare à ceux qui choisissent de se tenir dans l’ombre.

Au pied d’une île-montagne, la baignade est estivale. L’eau est bleue comme le ciel et les arbres qui entourent le lac rappellent les célèbres tableaux du Groupe des sept.

Mais les nuits sont fraîches et la rumeur nous rattrape. L’automne arrive vite comme l’eau bout dans un pot sur le feu.

Se réveiller en forêt est un moyen sûr de faire durer l’été.

Bonne semaine!

Roxanne