Du pain et des roses

En consultant les archives de vendredi français, je me suis rendue compte que je n’ai encore jamais parlé du 8 mars, la Journée internationale des femmes.

Pourtant, je marque l’occasion à chaque année, habituellement dans une grande manifestation avec des camarades d’un peu partout.

Malgré l’approche du printemps, la marche du 8 mars est toujours l’une des plus froides de l’année. Il n’y a rien comme le vent qui souffle d’Est en Ouest quand on marche entre les édifices de la rue Bloor à Toronto. Ça, c’est froid.

Plus qu’une marche, cette journée est souvent l’occasion de revoir des amies et des militantes qui ont croisé notre chemin. C’est un rassemblement comme on en a toujours besoin à la fin de l’hiver.

Les symboles du pain et des roses remontent à plus d’un siècle, alors que des ouvrières ont fait la grève parce qu’elles gagnaient un salaire trop maigre pour pouvoir se permettre du pain. Elles ont fait la grève pas seulement pour elles-mêmes, mais pour leurs familles qu’elles tentaient de nourrir. La subsistance, c’est tout. Mais les roses, c’est pour l’amour et la beauté, toutes ces autres choses sans quoi le pain ne vaut rien.

Et donc depuis ce temps, peu importe que ce soit quand nous luttons pour les femmes et filles autochtones disparues et assassinées, quand nous revendiquons (encore) pour des mesures contre le harcèlement sexuel en milieu de travail, quand nous appelons à mettre fin à la violence faite aux femmes, quand nous disons que Black Lives Matter, nous luttons pour du pain et des roses.

Le 26 mai, 2020, marquait le vingt-cinquième anniversaire de la marche Du pain et des roses au Québec. Mais comme nous étions tous et toutes assez préoccupés par autre chose en mai 2020, revoici un article publié par Françoise David pour l’occasion: Du pain et des roses, de l’audace et beaucoup de cœur.

Les actualités ne cessent de rapporter des cas de violence conjugale, portant à croire que la situation de nombreuses femmes est pire en temps de pandémie qu’elle l’est en temps normal. Un collectif signe une lettre rappelant au gouvernement du Québec que La sécurité des femmes et des enfants n’a pas de prix.

Et si vous êtes à la recherche de lecture pour l’occasion, consultez la collection de L’Euguélionne, librairie féministe. La librairie se spécialise dans la littérature des femmes (roman, poésie, bande-dessinée, essai, jeunesse) et les ouvrages féministes, queer, lesbiens, gais, bisexuels, trans, intersexe, asexuel et agenre, two-spirited, anti-racistes, anti-coloniaux, etc. Soutenez vos libraires!

Cette semaine, je donnerais tout ce que j’ai pour être dans les rues avec vous.

En ce huit mars, je vous souhaite du pain, des roses, des consœurs pour marcher à côté de vous.

Bonne semaine,

Roxanne